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Le lait pour le designer, c’est la matière rêvée ! Une nature sans cesse évoluant en terme de texture, de volume. Un liquide difficile à appréhender, un fluide qui devient solide. C’est une texture, c'est une odeur et c’est une couleur - jamais définie, du blanc jamais blanc au jaune clair, des transparences, du laiteux. Un basique ultra riche de signifié et de signifiant : le designer jouera volontiers avec l'essence de la vie, la pureté, le brillant, le végétal, l’animalité vs humanité, la transformation quasi alchimiste. La chimie de l'herbe devenant animale s’avère un joli terrain de jeu pour un designer qui a le souci de chercher, éclairer, analyser, décortiquer en vue de proposer de nouvelles façons d’appréhender. Le lait, c’est encore le geste de l’homme ou de la machine, des outils, un tabouret, un sceau, une vache - à l'envers qui fait du lait glacé à la place d'un bon lait chaud - des taches, des mamelles, des boîtes à meuh, un vrai kit de création à ruminer ! De ce produit de base, il extrait des éléments susceptibles de nourrir un projet de design…Une madeleine fabriquée d’éléments divers, personnels et universels… En culinaire, c’est du design tout cuit. Le lait est comme les pâtes : un support de goût. Un produit de base qui dès qu’on y ajoute une gousse de vanille ou une pointe de chocolat, se révèle jouissif.

Sinon, pour le designer Stéphane Bureaux, le Lait c’est aussi des souvenirs, chez ses grands parents, où il fallait aller le chercher à la ferme, avec la trouille du chien, les paysans sans sourire puis le gag « même pas peur » du tour à 360 sans renverser le pot en fer ! 

Cécile CAU